09 avril 2009

Les filles chantent et les garçons nagent

Le dénuement favorise la créativité. C'est ma réflexion après la visite de l'Université polytechnique, alors que nous prenons un bain dans la rivière voisine. Un jeune ingénieur en formation ayant à peine dépassé la vingtaine parle de son entreprise avec un étudiant en marketing. Ils finiront par s'échanger leurs numéros de portable, se rendant compte qu'ils ont certainement chacun quelque-chose à apporter à l'autre.
Le futur ingénieur travaille avec une entreprise américaine et propose des équipements pour les nombreuses radios locales qui fleurissent au Burkina, de la station de quartier ou de village aux chaînes diffusant au niveau régional. Comme l'argent manque, il les conseille également dans la manière de se financer et n'ignore rien des aides gouvernementales ou, mieux encore, des ONG à la recherche de projets à soutenir.
Le problème, disent en coeur mes interlocuteurs, c'est le gouvernement. Au lieu de soutenir les initiatives des petits entrepreneurs, il les décourage à cause des pistons, des connaissances des ministres emportant régulièrement places et marchés.
Pendant que les hommes font la course dans la rivière, les femmes chantent sur la rive et vident la glacière. Elles ne se baignent pas.
Au retour, nous dépassons moult vélos chargés de foin, de fanes de maïs ou de bois. Leurs propriétaires parcourent ainsi les quinze kilomètres qui les séparent des quelques chèvres qu'ils ont à nourrir en ville.

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