28 octobre 2007

Dans les supermarchés, les électeurs

Ces temps de campagne électorale nous ont permis de voir les politiciens à l'œuvre dans les marchés et autres lieux de rassemblement. Les Verts, les plus décomplexés, reconnaissables de loin avec leurs tournesols et leur t-shirts... verts à croix blanche; les socialistes les plus actifs et joyeux; les popistes les plus visibles (mais aussi les plus rares) avec leurs pancartes sur les épaules... et la droite la plus mal à l'aise, attendant l'électeur derrière son stand comme si elle vendait des articles que les badauds s'arracheraient.
Mais un point commun à tous: l'utilisation, et l'animation, du domaine public, lieu de rencontre avec la population. Ou avec une certaine population. Car si les marchés de Lausanne ou de Vevey sont courus, les foules se pressent aussi dans les supermarchés de périphérie. Des lieux pourtant généralement interdits de politique.
Et le problème ne se pose pas que dans les villes. Auparavant, à Avenches ou à Oron, vous croisiez les électeurs dans la rue. Mais ici aussi, Coop et Migros se sont installées hors les murs, pas bien loin certes, mais avec parking et hors du domaine public.
C'est un vrai problème. Déjà que les électeurs ne sortent plus des bureaux de vote depuis le vote par correspondance (qui est une bonne chose), comment les rencontrer s'ils ne sont plus non plus dans la rue, mais dans leurs voitures, entre leur domicile, le fitness et le supermarché? Or ce contact est utile durant une campagne et il permet de maintenir un lien direct entre politiciens et public.
Le seul moyen: puisque les supermarchés sont les nouvelles places de villages, pourquoi ne pas les obliger à mettre à disposition de l'espace que les français appelleraient citoyen, pour que la démocratie, que l'on veut directe dans ce pays, puisse continuer à vivre?

L'Autre Tour, le livre

Je vous avais parlé de L'Autre Tour (de France...). Un livre est sorti qui peut être commandé en ligne et dédicacé.

23 octobre 2007

Une contribution au Sud pour chaque permis de travail accordé...

Alors que la Suisse se réveille un peu plus nationaliste, l'Union européenne envisage positivement l'immigration... C'est face au constat d'une population vieillissante et d'un risque de manque de main d'oeuvre que l'Union européenne prévoit une "carte bleue", en clair un permis de travail et de séjour et une procédure unique d'immigration pour les travailleurs qualifiés.
Ce qui est remarquable, ce n'est pas tant cette unification des règles et des procédures pour attirer les meilleurs cerveaux qui ont tendance actuellement à privilégier d'autres destinations plus attractives. C'est cette manière d'envisager l'immigration positivement, de reconnaitre la nécessité d'attirer des étrangers - plutôt bien formés, certes.
Il n'empêche, la "carte bleue" permettra à son titulaire de sortir de l'Union et de pouvoir y revenir par la suite sans recommencer toute la procédure. Et de ne pas être soumis à des renouvèlements annuels ou à des droits limités en matière de déménagement comme en Suisse. Combien de permis B perdus en Suisse pour un retour un peu trop long au pays natal? Et combien qui préfèrent renoncer à retourner au pays de peur de ne pouvoir revenir en Suisse par la suite pour des raisons administratives?
La Suisse a une politique d'immigration basée sur le principe de la forteresse assiégée. Ce ne sont pas les campagnes de ces derniers mois qui contrediront cette image. Elle court pourtant le risque de ne plus guère intéresser les migrants dont elle a besoin si son image se ternit et si ses procédures en matière d'immigration restent si dissuasives, même pour les cerveaux.
Après la concurrence fiscale, la concurrence de l'immigration?

Et la fuite des cerveaux?
L'ouverture dans ce domaine pose bien évidemment le problème de la fuite des cerveaux des pays pauvres vers ceux du Nord. Nombre de ceux qui viennent se former chez nous ne rentrent pas ensuite dans leur pays d'origine et d'autres fuient ce pays une fois une formation de base acquise. La "carte bleue" européenne ne risque-t-elle pas de favoriser encore ce phénomène?
On nous promet que des mesures seront prises pour éviter ce risque. Il ne faut pas voir la fuite des cerveaux comme un risque uniquement: expatriés, ils contribuent à faire vivre leur famille restée au pays - une solution qui ne peut cependant être acceptable à long terme. Des pays africains misent d'ailleurs sur l'exportation de leurs cerveaux en tablant sur les devises qu'ils renverront par la suite au pays. Ces expatriés peuvent aussi, par des échanges, des parrainages, favoriser la formation dans leur pays d'origine.

Un permis accordé, une aide en faveur du pays d'origine
Mais le phénomène n'en pose pas moins problème: comme dans d'autres domaines, le Nord utilise le Sud comme réservoir de ressources quand il en manque. Dans l'immigration, pourquoi ne pas dédommager le pays d'origine pour chaque "carte bleue" émise? Et pourquoi la Suisse ne ferait-elle pas de même pour tout permis de travail accordé à un ressortissant d'un pays en voie de développement? Une mesure qui ne devrait d'ailleurs pas concerner que les cerveaux: nombre d'étrangers font en Suisse des travaux que les résidents ne veulent plus effectuer.
On se demande d'ailleurs ce que donnerait en Suisse une grève d'un jour de tous les travailleurs étrangers...

04 octobre 2007

Déduire fiscalement les frais de garde des enfants, vraiment?

Il y a des consensus en période électorale inimaginables en d'autres temps. Comme autour de la famille, avec cette proposition qui semble réunir tout le monde... à tel point que l'on se demande pourquoi elle n'a pas été réalisée plus tôt: pour aider les familles, il faut leur permettre de déduire fiscalement les frais de garde des enfants. Ce qui revient donc à diminuer le revenu imposable d'un montant, éventuellement plafonné, correspondant aux frais encourus par les parents pour la garde de leurs enfants.
Dans leur enthousiasme, les personnes qui défendent cette proposition semblent oublier qu'elle ne va pas diminuer le coût de la garde, qui peut rester élevé, mais celui des impôts... N'empêche que, si l'on additionne ces deux éléments, les effets ne correspondent peut-être pas à ceux espérés, en tout cas par la gauche.
Un enfant placé en garderie "coûte" facilement à la structure plus de 120 francs par jour, facturés aux parents en tenant compte de leurs revenus. Les tarifs des crèches et garderies sont en effet la plupart du temps progressifs. Comme l'impôt. Dès lors, en déduisant les frais de garde - plus élevés pour les hauts revenus que pour les petits - on diminue évidemment plus fortement les impôts des contribuables aisés que des contribuables pauvres. Ce qui revient à casser à la fois la progressivité de l'impôt et celle (par ailleurs discutable) des tarifs des crèches et garderies.

Prenons deux familles plaçant un enfant 4 jours par semaine dans une garderie pendant 45 semaines par année. Ce qui fait 180 jours de placement annuels. La première famille, à bas revenu, paie la journée 20 francs et est taxée pour les impôts cantonaux et communaux à hauteur de 5%. La deuxième, aisée, paie la journée 100 francs et est taxée à hauteur de 20%.

La famille à bas revenu, en l'absence de déduction, va donc payer 180 x 20 francs, soit 3600 francs de frais de garde. Avec déduction, elle économise 5% de ce montant, soit 180 francs. Au bout du compte, la journée de garderie, impôts compris, passe de 20 à 19 francs.

La famille aisée, en l'absence de déduction, va payer 180 x 100 francs, soit 18'000 francs, soit 5 fois plus que la famille à bas revenu. Avec déduction, elle économisera 20% de cette somme, soit 3600 francs. La journée de garderie, impôts compris, passe ainsi de 100 à 80 francs.

Où l'on constate que la progressivité du tarif de la garderie, initialement de 1 à 5, passe de 1 à 4,2. Et que là où le plus pauvre économise 1 francs, le plus riche en économie 20... Pour la même prestation et par la conjonction de deux systèmes progressifs.

30 septembre 2007

L'assurance-maladie tue la progressivité de l'impôt

Les primes 2008 des assurances-maladie ont été annoncées à grand renfort de satisfecit: la progression la plus faible depuis l'entrée en vigueur de la LAMal et même des baisses dans certaines situations.
L'occasion de rappeler que la Suisse est un des rares pays européens où l'assurance-maladie est financée par tête et non pas par l'impôt, pour une partie au moins, ou par un autre système tenant compte du revenu des assurés.
Ce système assez unique a pour effet qu'il tue totalement la progressivité de l'impôt jusqu'à un revenu de 12'000 francs. On le voit dans le graphique ci-dessous, qui reprend les données de la dernière enquête de l'Office fédéral de la statistique sur les revenus et les dépenses des ménages.
Ainsi, un ménage disposant de moins de 4600 francs par mois consacre 9.7% de ses dépenses totales aux impôts et taxes, taux qui est de 12,6% pour un revenu de plus de 9100 francs. Cette différence de près de 3% est plus que compensée par les dépenses pour l'assurance-maladie de base, qui consomment 8.9% des dépenses des ménages disposant de moins de 4600 francs contre 5.5% de ceux disposant de plus de 9100 francs.
Au total, les premiers consacrent ainsi 18.6% de leurs dépenses aux impôts, taxes et à l'assurance-maladie, contre 18% pour les seconds.
A noter que ces chiffres tiennent compte des réductions de primes par les subsides accordés aux ménage les plus pauvres.

24 septembre 2007

Ma villa, mon train

24 heures (l'article n'est pas en ligne...) nous conte la difficulté de rejoindre Vuffléens-la-Ville à Echallens en transports publics. Et d'en conclure, en cette semaione de la mobilité: "Difficile dans ces conditions de convaincre les automobilistes de laisser leur voiture au garage".
Certes, Echallens sera dès l'année prochaine le chef-lieu du nouveau district dans lequel se trouve Vufflens-la-Ville. Le signe que le nouveau découpage territorial n'a pas tenu compte des transports publics. Mais aussi le reflet d'une réalité: on ne se rend pas chaque jour - ni même chaque semaine ou chaque mois en période ordinaire - au chef-lieu de son district, en tout cas pour des raisons administratives, et c'est tant mieux.
Par contre, on se rend chaque jour à son travail, on fait régulièrement des loisirs, et c'est là que les transports publics peuvent devenir concurrentiels et intéressants. Le défi ne consiste d'ailleurs pas à mettre tous les automobilistes dans le train, ce serait tout simplement impossible, mais de modifier les habitudes de ceux pour qui c'est possible. Par exemple, Vufflens-la-Ville est à 3 minutes de train de Bussigny, à 7 minutes de Renens et à 13 minutes de Lausanne, temps de parcours tout à faits concurrentiels vers ces destinations denses en emplois.
Il faut reconnaitre pourtant que les transports publics régionaux vaudois ne sont pas (encore) à la pointe: stations souvent peu accueillantes, peu de possibilités de stationnement, notamment deux-roues, pour favoriser les combinaisons de modes de transports, matériel roulant parmi le plus vieux de Suisse (le Jura par exemple est largement en avance sur nous...).
Le plan directeur cantonal prévoi que les prochaines densifications en habitations et en emplois se fassent le long des axes de transports publics, où un fort potentiel existe. Ce sera l'occasion de rapprocher le village de Vufflens-la-Ville de sa gare...
Mais le passage aux transports publics nécessite aussi un changement de mode de vie: on ne peut pas aller se construire une villa dans un village où ne passent que trois bus par jour et se poser ensuite en victime.

23 septembre 2007

Une côtelette chez easyjet

François Brutsch nous raconte sa découverte du vol à CO2 compensé, après l'avoir réclamé sans succès à easyjet. J'ai découvert hier à la Coop des côtelettes d'agneau de Nouvelle-Zélande, certifiées "CO2 compensées"... Je reste dubitatif et continue de n'acheter (quand j'en trouve) que de l'agneau de provenance moins lointaine, tant il est stupide de faire voler de la viande que l'on peut parfaitement produire chez nous.
Quand à la compensation, c'est bien, mais elle ne suffit pas à me donner bonne conscience. Que l'on renonce à faire voyager les moutons et que l'on garde nos capacités de compensation pour des usages plus intelligents. Car compensé ou pas, le voyage de mes côtelettes n'en produit pas moins du CO2.

15 septembre 2007

L'amour et la vérité doivent triompher de la haine et du mensonge

C'est sous ce titre que Vaclav Havel, alors nouveau président de la Tchécoslovaquie, publia ses premiers discours de candidat, puis de chef d'Etat. Sa ligne était alors de dire la vérité après des années de régime communiste basé sur le mensonge; elle était de se baser sur l'amour plutôt que sur la haine. Un recueil de textes forts, émouvants, simples et complètement justes, tellement accessibles.
Comment ne pas penser à ce titre du président fraichement sorti de prison, au vu de la campagne des élections fédérales de cet automne.
Un parti qui base toute sa communication sur la haine et le mensonge, sur la division et l'exclusion, alors que le rôle des élus est de travailler pour l'amour et la vérité, pour le rassemblement et l'intégration. Et face à lui d'autres partis qui restent sans voix ou qui augmentent sa notoriété quand ils le critiquent. Il est trop tard pour changer la donne, mais il est temps de se rassembler autour de quelques valeurs simples, telles que l'amour et la vérité.
Quand les dés sont pareillement pipés, quand les valeurs sur lesquels notre démocratie a été bâtie sont tellement bafouées, il n'y a plus que cet espoir: l'amour et la vérité doivent triompher de la haine et du mensonge.

10 septembre 2007

Appliquer les lois existantes plutôt que d'en créer de nouvelles

Lire Robert Badinter, garde des Sceaux sous François Mitterrand et artisan de l'abolition de la peine de mort en France, est toujours un délice.
Il vient opportunément nous rappeler que l'activisme consistant à vouloir changer la loi à chaque affaire pénale suscitant le scandale n'est ni raisonnable, ni efficace. Quel effet ont produit les précédents changements? Pourquoi n'ont-ils pas été correctement appliqués? Pourquoi n'ont-ils pas permis d'éviter de nouvelles "affaires"?
Des questions que l'on pourrait poser au précédent ministre de l'Intérieur, mais que le président de la République cache sous l'écran de fumée de son activisme législatif.


08 septembre 2007

Quelques autres questions à se poser avant le mois de décembre

Il y a quasi unanimité à gauche pour ne pas réélire Christoph Blocher au Conseil fédéral en décembre prochain. Les arguments, d'ailleurs, ne manquent pas. Un appel vaudois dans ce sens a recueilli les signature de tous les candidats verts et de gauche susceptibles d'être élus.
On parle beaucoup du résultat souhaité - un Conseil fédéral sans Christoph Blocher - mais peu finalement des raisons profondes, des effets collatéraux et des mesures d'accompagnement.
Petite tentative d'inventaire.
  1. La première question à se poser est de savoir pourquoi le Zurichois doit être exclu. Lui en veut-on à lui personnellement ou à son parti. De la réponse à cette question dépend évidemment le sort de son "colistier" Samuel Schmid... Les raisons de ne pas réélire le tribun de l'UDC relèvent de ces deux motifs: sa personne et son parti. On critique autant son attitude, son manque de respect pour les institutions, que la campagne d'affichage de son parti. Dans ce cas, il faut être conséquent: Samuel Schmid n'a pas davantage sa place au Conseil fédéral que Christoph Blocher... Certes, il est de l'aile modérée. Mais le but d'un gouvernement de coalition est d'intégrer des partis représentatifs d'une majorité du parlement. Quelle intérêt à "gaspiller" un siège pour un ministre qui n'a aucune influence sur son parti - voir à ce propos le sort réservé à ses interventions lors des derniers congrès de l'UDC.
  2. La deuxième question est qui pour remplacer Christoph Blocher et éventuellement Samuel Schmid (il est peu probable que le premier ne soit pas réélu et encore moins vraisemblable que le second reste sur la touche). On peut redistribuer les sièges, un à gauche (les Verts), un à droite (le PDC). Ou les deux à droite, mais cela poserait des problèmes de répartition puisqu'un des partis - Radicaux ou PDC - aurait trois sièges et l'autre deux; et parce que le parti qui aurait trois siège serait moins bien représenté au parlement que les socialistes, qui n'en auraient que deux... S'il n'y a qu'un siège à redistribuer, il peut revenir aussi bien au PDC qu'aux Verts, d'autant plus qu'il est bien difficile de prévoir l'attitude des élus UDC au moment de l'élection.
  3. Finalement le point précédent est presque secondaire par rapport à celui-ci: changer la composition du Conseil fédéral, mais pour gouverner avec qui? Il est évident que l'éviction d'un élu de droite ne peut se faire qu'avec la complicité d'au moins un parti de droite (mettons: le PDC) et de quelques élus de l'autre (les Radicaux). Dans ce cas, il faudrait se mettre d'accord avec ces partis sur un programme minimum, ce que l'on voit mal les socialistes faire avant les élections - ce qui serait le plus transparent pour les électeurs - ni même avant l'élection du Conseil fédéral. Dans ces conditions, une éviction de Christoph Blocher ne pourrait résulter que de l'addition de défections individuelles suffisamment nombreuses, ce qui, au vu du mode d'élection du Conseil fédéral, laisse augurer d'une journée pleine de surprises. Rappelons que l'élection de Christoph Blocher se fera en avant-dernière position, juste avant celle de Doris Leuthard. Et que celle de Samuel Schmid aura lieu avant...
  4. La quatrième question est: que se passera-t-il si le ministre UDC est tout de même réélu? Logiquement, les socialistes devraient quitter le gouvernement. On ne peut en effet pas dénoncer le diable et accepter ensuite de siéger avec lui et ceux qui l'ont élu...
Toute autre interprétation est évidemment possible. Le débat, en tout cas, est passionnant et ne se limite pas à savoir si Christoph Blocher doit être dedans ou dehors. Mais finalement, ça arrange bien tout le monde de ne pas dépasser ce niveau.

04 septembre 2007

Redites-le moi donc...

Journée sur la e-administration aujourd'hui. Une des phrases les plus sensées que j'aie entendue a été prononcée par une femme travaillant pour un projet rattaché au premier ministre tunisien:
Il est aberrant que l'administration demande au citoyen des informations qu'elle possède déjà.
C'est vrai que plusieurs administrations sont très fières parce que l'on peu commander un acte de naissance en ligne. La vraie question est pourtant: mais pourquoi faut-il produire un acte de naissance alors que les renseignements qu'il contient sont déjà détenus par une administration?

03 septembre 2007

Gaspi mobile

Les Suisses ne sont pas si voraces de téléphones portables. Alors que divers articles nous disaient que leur durée de vie moyenne n'était que de 9 mois, Martin Lehmann, le jeune patron de Mobilezone, nous affirme dans une interview parue dans le Temps (lien sur une archive payante, eh!oui...) que les Suisses changent de mobile tous les 20 mois, durée qui pourrait descendre progressivement à un an. Et M. Lehmann, on le comprend, de s'en réjouir.
Il nous confirme également que les opérateurs ont bien de la peine à supprimer le système qu'ils avaient mis en place dans les débuts de la téléphonie mobile, à savoir "offrir" un téléphone à la conclusion d'un abonnement. En fait d'"offrir", disons plutôt qu'ils vendent à tempérament, l'abonnement mensuel et le prix élevé des conversations finançant l'appareil.
Cette pratique devrait pourtant cesser. Elle a pour effet de cacher le vrai prix du portable et de rendre peu transparents les tarifs des opérateurs. Comment en effet faire des comparaisons quand abonnement et prix à la minute couvrent également d'autres prestations, non chiffrées? Et combien de personnes sont convaincues d'avoir obtenu un portable pour zéro francs alors qu'elles ont signé un contrat trop cher sur deux ans? Voire qu'elles continuent à payer le contrat précédent...
Elle a surtout pour effet de pousser à la consommation de téléphones, contenant toutes sortes de matériaux chers et hautement polluants. Du vrai gaspillage.
A quand des tarifs couvrant les véritables coûts d'une conversation et des téléphones vendus à leur vrai prix? Comme cela se fait pour un téléviseur...
On en est loin: aucun opérateur ne propose aux privés un abonnement tout simple, sans offre combinée avec un téléphone.

02 septembre 2007

A comploteur, comploteur et demi

L'UDC dénonce par annonces de presse un plan secret qui viserait à bouter Christoph Blocher hors du Conseil fédéral. Et de citer, comme preuves, des articles de presse et des déclarations publiques... Pour le secret, on a vu mieux.
Mais l'UDC a la mémoire bien courte. N'a-t-elle pas elle même comploté - et secrètement - il y a quatre ans pour ne pas réélire Ruth Metzler au Conseil fédéral et y placer Christoph Blocher?

31 août 2007

A démocrate, démocrate et demi

L'extrême gauche vaudoise rêve de chahuter Christoph Blocher lorsqu'il participera à la journée officielle du Comptoir suisse. Ce qui fait réagir Claude-Alain Voiblet, coordinateur romand de l'UDC, dans 24 heures du 30 août:
La gauche vaudoise montre une fois de plus sa vision de la démocratie, digne des anciens pays de l’Est. Elle croit pouvoir interdire la venue d’un conseiller fédéral élu démocratiquement et tenir pour quantité négligeable les électeurs de la première formation politique du pays.
L'UDC n'a guère de leçon de démocratie à donner, elle qui promet publiquement le chaos, y compris par la voix du premier intéressé pourtant magistrat, si son champion n'est pas réélu au Conseil fédéral. Une non-réélection qui serait pourtant parfaitement démocratique.

Une bonne initiative...

26 août 2007

La sécurité au fond de l'enveloppe

Ouvert un compte postal pour une association. J'ai reçu 8 (huit!) envois de bienvenue, explications, codes, cartes et machines à produire des numéros à introduire pour gestion via le web.
Avec chaque fois la recommandation de bien tout garder séparément: numéro d'identification, code, carte, code de la carte. Mais puis-je garder les deux cartes (une pour retirer du fric et l'autre pour m'identifier sur le web...) au même endroit? Et leurs codes correspondant? De toute manière, mon appartement ne compte ni assez de pièces, ni suffisamment d'endroits discrets et cadenassables.
La tentation est grande de remplacer tous les codes par ceux que j'utilise déjà très largement ailleurs. Mais comment me souvenir ensuite si je les ai changés ou pas?
Bon, je fourre tout ça dans une grande enveloppe et advienne que pourra.

Drôle de hiérarchie

L'UDC propose dans son initiative populaire de priver de droit de séjourner en Suisse les étrangers qui auraient commis les délits suivants:
a. s’ils ont été condamnés par un jugement entré en force pour meurtre, viol, ou tout autre délit sexuel grave, pour un acte de violence d’une autre nature tel que le brigandage, la traite d’êtres humains, le trafic de drogue ou l’effraction; ou
b. s’ils ont perçu abusivement des prestations des assurances sociales ou de l’aide sociale.
Cette liste relève d'une hiérarchie bizarre des délits. Ainsi, serait renvoyé celui qui aurait touché abusivement des prestations d'aide sociale, mais pas celui qui aurait soustrait d'importantes sommes au fisc ou aurait été l'auteur d'une escroquerie. De même, l'effraction figure dans la liste, mais pas les graves délits routiers, même ayant entrainé la mort... Pénétrer chez son voisin en forçant sa porte mérite le renvoi; par contre l'écraser avec sa voiture en état d'ivresse n'a aucune conséquence sur le droit de séjour.
Drôle de hiérarchie...

Les jeunes à l'aide sociale


L'aide sociale est dans la plupart des cantons dans une situation paradoxale: le nombre de bénéficiaires continue d'augmenter alors que la situation économique s'est améliorée ces dernières années et que le chômage diminue.
Un des aspects qui surprend et inquiète dans les chiffres du canton de Vaud, c'est le nombre de jeunes (de 18 à 25 ans) qui bénéficient d'une aide sociale: ils sont 2000, soit plus d'un bénéficiaire sur six.
Durant les années de progression du chômage, on a, à juste titre, fait évoluer les régimes sociaux afin de garantir, au final, un revenu minimum, et cela dans la plupart des cantons suisses. Ledit revenu minimal, s'il n'est pas reconnu par la législation cantonale, découle d'ailleurs d'une jurisprudence du Tribunal fédéral qui se base sur les normes de la Conférence suisse des institutions d'action sociale (CSIAS). Cette évolution visait à garantir à chacune et à chacun, dans une période difficile, parfois après avoir épuisé les prestations de l'assurance chômage, une existence la plus digne possible. Elle transfert également sur l'Etat des solidarités qui ne fonctionnement plus dans nos sociétés modernes.
Il faut se demander, face à cette évolution et à la forte représentation des jeunes, si la réponse apportée doit être universelle, c'est-à-dire si les mêmes prestations doivent être offertes à tous les demandeurs, ce qui est actuellement le cas, en tout cas pour la partie financière.
Les normes d'aide sociale sont calculées pour permettre de garantir un minimum vital et des relations sociales. Elles sont basées historiquement sur les besoins de personnes n'étant plus en âge de formation et devant pouvoir garder un logement, bénéficier de la télévision et d'un abonnement à un journal, accéder à des activités culturelles, disposer d'un téléphone, etc.
On peut se demander si l'ensemble de ces prestations sont nécessaires pour des jeunes qui sont encore en âge de suivre une formation, si d'autres solidarités ne devraient pas jouer, si l'on ne devrait pas mettre l'accent sur des prestations non financières.
On peut même se demander si l'on ne favorise pas, durant une période probablement limitée mais avec un risque d'installation dans le système, une attitude de profit, voire de passivité face à un projet plus contraignant mais aussi davantage porteur d'avenir.
Ce n'est pas que l'augmentation des couts de l'aide sociale qui doit nous faire nous poser ces questions; c'est aussi l'image de l'Etat que l'on veut donner aux jeunes, le rapport qu'ils vont entretenir avec lui.

16 août 2007

Easy, mais pas flat

Les Radicaux veulent simplifier l'impôt avec une easy swiss tax... la première simplification consistant apparemment à éviter les traductions par le recours à l'anglais. Les principales innovations consistent à limiter la progressivité de l'impôt en ne maintenant que deux ou trois taux, à forfaitiser les déductions, admises en nombre restreint, et à supprimer quelques types de prélèvements au passage.
L'action est louable, mais reste bien imparfaite. Car un des buts annoncé, très sarkozyste, est de ne pas décourager ceux qui gagnent plus et que les impôts supplémentaires à payer décourageraient. Un avantage qui ne vaudra que pour celles et ceux qui seront déjà taxés au taux le plus élevés, donc qui gagnent déjà beaucoup. On atteindrait le même résultat en supprimant les classes d'imposition les plus élevées, mais c'est évidemment moins vendeur.
En outre, le maintien de déductions actuellement dites sociales (par exemple pour personnes à charge, qui est prévu par le projet) pollue la politique fiscale avec des objectifs étrangers à l'impôt et rendent peu transparent des couts de société. Si l'on souhaite rémunérer la garde de personnes dépendantes, cela doit se faire par des versements et non par des déductions sur le revenu imposable dont les effets, en plus, varient avec le revenu déclaré en raison de la progressivité de l'impôt.
On peut penser ce que l'on veut de la flat tax, mais s'il s'agit de simplifier, c'est probablement ce qui se fait de mieux. Une certaine progressivité est maintenue, sans aucun effet de seuil, et elle s'applique en principe à la totalité du revenu, sans aucune déduction. Ce qui nécessite évidemment de revoir d'autres politiques, notamment celle des allocations familiales. Il est d'ailleurs probable que si l'on tient compte de tous les travers des systèmes d'imposition progressif qui en limitent justement la progressivité effective (variabilité des effets des déduction en fonction du revenu, possibilités offertes principalement aux hauts revenus "d'esquiver ou d'optimiser" l'impôt, pour reprendre les termes du parti radical, etc.), la flat tax ne soit pas beaucoup moins progressive que l'impôt classique.
Enfin, easy swiss tax ne simplifie pas ce qui est le plus complexe dans le système suisse: des assiettes fiscales différentes entre Confédération et cantons, et une introduction canton par canton, ce qui contribuera plutôt à brouiller encore davantage les cartes.
A propos de la flat tax, voir ce message sur swissroll; et cet excellent article dans Objectif liberté.

13 août 2007

Clochers et minarets, même combat!

Mon ami Justin me rappelait l'autre soir que la mauvaise intégration du clocher de l'église catholique du Valentin, à Lausanne, s'expliquait par le fait qu'il s'agissait d'une pièce rapportée, datant de la levée de l'interdiction faite aux catholiques, dans le canton de Vaud, de construire des églises comprenant un clocher.
Alors que les Bernois avaient interdit le culte catholique, les jeunes autorités vaudoises les reconnurent et votèrent une loi en 1810, qui resta en vigueur 160 ans, jusqu'en 1970, intitulée: "Loi sur l'exercice de l'une des deux Religions, dans une Commune où cette Religion n'est pas actuellement établie". Elle concernait donc également les protestants dans les quelques communes du Gros-de-Vaud restées catholiques sous l'occupation bernoise.
A l'instar de ce que voudrait l'UDC concernant les minarets, dite loi interdisait donc les clochers sur les églises catholiques, qui ne devaient par ailleurs contenir aucun signe extérieur indiquant sa destination. Elle limitait également la pratique du culte de l'"autre" religion, qui ne pouvait se faire que moyennant autorisation communale et cantonale.
Bien sûr, l'autorisation ou l'interdiction de la construction d'un minaret - ou d'un clocher - relève de la police des constructions...
La chose n'est devenue évidente pour les Vaudois qu'il y a moins de 40 ans.
L'aventure est relatée ici (de source catholique!)

06 août 2007

Les frontières du téléphone mobile

1 fr. 50 la minute pour appeler en Suisse depuis la France avec son mobile Swisscom; et 60 centimes lorsqu'on vous appelle depuis la Suisse. Comment justifier de tels tarifs? Par l'absence de concurrence et, surtout, l'absence de contrôle. Rien de tel dans l'Union européenne qui a imposé des tarifs maximum d'itinérance: à terme 43 centimes d'euro pour appeler à l'étranger, et 19 centimes pour être appelé. Selon la commissaire chargée de la société de l'information et des médias, ces tarifs suffisent à rémunérer l'opérateur du pays de départ de la communication, les couts de connexion et l'opérateur du pays de destination. On la croit bien volontiers. Les opérateurs européens n'ont d'ailleurs guère protesté; les arguments doivent leur manquer.
Bien sûr, pour créer un grand marché, il faut abolir les frontières, et les tarifs des télécoms en sont une. Mais la Suisse a gardé ses frontières avec l'Europe communautaire. Celle des télécoms aussi, même si les autorités seraient en mesure d'imposer des tarifs maximum, comme le fait l'Union européenne.

04 août 2007

02 août 2007

L'ozone réduit les performences du cerveau

Selon l'Institut Paul Scherrer, qui reconnait cependant que ses analyses ne sont pas totalement fiables, les limitations temporaires et locales de vitesse, comme elles sont pratriquées en période critique dans certains cantons, n'ont pratiquement pas d'effet sur la production d'ozone.
C'est certainement vrai que le comportement de ce gaz nocif est trop complexe pour que des mesures limitées dans le temps et dans l'espace aient des effets spectaculaires. Ce d'autant plus quand ces mesures consistent à limiter la vitesse plutôt qu'à limiter la circulation.
Même si c'est peu efficace, c'est toujours mieux que les recommandations vaudoises qui, faute de mesures préventives efficaces, arrivent toujours lorsque les concentrations d'ozone dépassent déjà largement les valeurs limites, et qui consistent à déconseiller aux gens de pratiquer du sport, notamment le vélo, pour éviter les effets nocifs de l'ozone sur leur santé...
Une situation paradoxale où ce sont ceux qui ne polluent pas qui sont pénalisés, voire encouragés à utiliser leur voiture plutôt que le vélo.

31 juillet 2007

Sous les pavés, la fibre optique

Le dernier kilomètre est libéralisé, et c'est probablement tant mieux. Depuis que la concurrence règne dans le marché de la téléphonie, les prix ont baissé et les services offerts ont augmenté, même si nous ne sommes qu'au milieu du gué en comparaison internationale.
Le débat ne porte étonnamment presque que sur les services de téléphonie fixe - la concurrence dans le domaine du mobile n'a guère fait discussion - en fait sur les prestations les plus anciennes, les plus traditionnelles... et les plus déclinantes. Or le débat public devrait maintenant avoir lieu sur tout ce à quoi sert la téléphonie - transport de la voix mise à part.
Un des prochains défis est Internet à très haut débit. Car si presque tout le monde a désormais accès à l'ADSL, le très haut débit nécessitera de la fibre optique de la porte de l'immeuble au serveur, donc également sur le dernier kilomètre. Au train où vont les développements de l'utilisation des réseaux, sur lesquels la téléphonie classique ne représente plus qu'une minorité, le très haut débit, au delà de 10 Mbits par seconde, sera bientôt le standard.
Swisscom et les propriétaires de téléréseaux ont de sérieux avantages dans ce domaine. Mais il est urgent de s'intéresser à la manière dont les accès se feront, dont d'autres fournisseurs pourront opérer. Les villes sont évidemment moins couteuses à équiper que les régions périphériques; et comment garantir la liberté de choix du consommateur final lorsqu'il dépend du bon vouloir de son propriétaire? Aujourd'hui déjà, l'accès ADSL et au téléphone par le câble télé n'est pas garanti à chacun en raison de la distance au prochain relais ou à cause de l'équipement de l'immeuble. Autant de limitations de la concurrence dont il faut au minimum avoir conscience, au mieux traiter et régler.
La loi sur les télécommunications, qui date de 1997, ne prévoit la transmission de données qu'à des vitesses compatibles avec "les voies de transmission de la parole".
Le vrai défi, aujourd'hui, n'est plus de garantir l'accès à la voix dans toutes les régions du pays. Mais de permettre à tout un chacun d'accéder aux derniers développements de la technologie, où qu'il se trouve, et quel que soit l'opérateur qui le propose.



29 juillet 2007

La Boucle est bouclée

Voilà, le Tour que l'on nomme à tort la Grande Boucle est terminé. Peu importe finalement qui a gagné. A moins que ce ne soit Guillaume Prébois et "L'Autre Tour" qui sortent vainqueurs. Ou, comme le suggérait Libération, le dernier, mais encore, on n'est pas sur qu'il ne se soit pas juste mal dopé...
La télé publique allemande a cessé de retransmettre le Tour et Libération n'en a plus tenu la chronique sportive, estimant à juste titre que le classement n'était pas représentatif d'un exploit sportif.
Les chaines publiques françaises n'ont pas suivi, évidemment serait-on tenté de dire. Le Tour fait partie du patrimoine français et d'ailleurs, le public ne l'a pas boudé. On voit mal pour quelle raison on cesserait la retransmission de cette farce sportive, alors que les mêmes télés diffusent Koh Lanta et autres reality shows. Ce Tour, à la télé, n'est qu'une erreur de casting. Il devrait être diffusé le samedi soir pour remplacer Star Ac, avec des teasing quotidiens avant le Journal de 20 heures. Il serait alors parfaitement à sa place.

12 juillet 2007

L'honneur retrouvé... en page 5

Le Matin nous apprend le 12 juillet 2007 en page 5 que deux gendarmes vaudois ont retrouvé l'honneur qu'ils avaient perdu en raison d'un article du même Matin publié en novembre 2004. Le quotidien avait alors titré "Marre des shérifs", sur la base des accusations d'une personne, accusations qui se sont révélées fausses, ce qu'a reconnu leur auteur devant un tribunal.
On aurait aussi pu titrer "Le Matin a mal fait son travail". En principe, on vérifie ses sources, avant de publier un article, non?

11 juillet 2007

Ecoute de la musique, paie et tais toi!

Ainsi donc, les lecteurs MP3 seront taxés. Une décision contestable, mais qui en dit long sur la difficulté à se positionner clairement face aux nouvelles technologies.
En soi, le fait qu'il soit possible de charger de la musique sans s'être acquitté des drotis d'auteur n'est pas un motif suffisant pour taxer l'appareil sur lequel cette musique est stockée. Ou alors faudrait-il au moins renoncer aux autres formes de taxation pour éviter que les gens honnêtes ne paient deux fois.
Car c'est bien là le problème. Nombre de mélomanes achètent des CD et les recopient sur d'autres supports pour leur seul usage. Ceux-ci s'acquittent donc du droit d'auteur à l'achat du CD, puis à l'achat du lecteur MP3. D'autres téléchargent de la musique sur des sites "officiels", et s'acquittent donc des droits. Ce système pénalise en outre celui qui change souvent de matériel, ou qui se l'est fait voler, puisqu'il payera une nouvelle fois lorsqu'il renouvelle son équipement.
Et on ne dit rien de la difficulté à délimiter les appreils soumis: les ordinateurs ne le seront pas - alors qu'ils peuvent être utilisés pour télécharger de la musique et comme chaine hi fi de salon. Et les téléphones mobiles dont la plupart intègrent des lecteurs très performants? Ils possèdent généralement trop peu de mémoire en configuration de base, mais peuvent facilement être boostés en changeant de carte. On sait que tout le monde n'utilise pas toutes les fonctionnalités de son téléphone...
Cet épisode est d'autant plus rageant qu'il conforte les producteurs de musique dans une attitude princière. En vendant la musique à des prix prohibitifs, en surprotégeant les morceaux contre la copie (empêchant ici aussi des utilisations parfaitement licites), ils poussent les plus jeunes à télécharger de manière sauvage.
Bien sûr, ils pouvaient auparavant vendre au prix fort un album contenant 80% de daube et 20% de succès confirmés. Bien sûr, en téléchargeant, les clients ne choisissent que ce qui leur plaît, et c'est leur droit.
Mais pourquoi venir donner raison aux majors dans ce mépris du consommateur?

08 juillet 2007

Record

Record de mariages le 07.07.07... Mais comme disait cet officier d'état civil vaudois: "Ca n'empêchera pas la moitié d'entre eux de finir par un divorce".
Tant de bon sens terrien contenu dans une si petite phrase...

07 juillet 2007

La taxe réonciliée avec le social

La taxe oppose traditionnellement les verts et les socialistes. Instrument permettant d'influencer les comportements pour les premiers et système antisocial pour les seconds.
La taxe a effectivement la vertu de donner un prix à un service ou à un comportement généralement financé par l'impôt. Avec un système traditionnel, ce coût est invisible. C'est le cas par exemple du prix de l'élimination de ses ordures. En introduisant une taxe au sac, ce coût devient transparent. On peut également influencer des comportements en basant la taxe sur des couts non directement économiques, mais sociaux: en taxant les carburants, les combustibles, on va influencer le comportement non seulement des consommateurs, mais aussi des constructeurs. L'intérêt pour des véhicules peu gourmands ou des maisons économes augmente. La taxe est donc de ce point de vue vertueuse.
Le revers de la médaille, c'est que la taxe, selon son niveau, est pratiquement indolore pour les hauts revenus alors qu'elle peut être difficile à supporter pour des personnes moins favorisées. A supposer qu'il faille deux sacs poubelle par semaine, taxés à 3 francs la pièce, cela fait 300 francs par année. 25 francs par mois, c'est bien peu de choses pour la plupart des consommateurs... Mais c'est peut-être l'achat de trop le jour où il faut renouveler la réserve. Cet inconvénient limite d'ailleurs le niveau de la taxe: trop élevée, elle rendrait un service inaccessible à une partie de la population. De ce fait, son efficacité peut s'en trouver limitée.
Pour contourner cet inconvénient, et pour améliorer le système, il faut passer à la taxation non pas de la prestation, mais de la prestation excessive. Il convient au départ de déterminer la quantité - globale, puis par personne - de prestations admises. Celle-ci doit alors être accessible à prix modéré. Puis la part qui dépasse cette quantité est taxée, mais alors très fortement.
Supposons une ville de 10'000 habitant dont chacun produit 300 kg de déchets par an. Cela fait donc 3000 tonnes de déchets annuels. En mettant en pratique le tri et en évitant les emballages inutiles, il est possible de diminuer facilement ses déchets à 200 kg par personne, soit à 2000 tonnes pour la ville. La ville va donc distribuer à prix coutant ou limité, à chaque habitant, 20 sacs permettant de contenir 10 kg. Des sacs supplémentaires seront disponibles, mais fortement taxés, en fonction du taux de persuasion que l'on veut mettre dans le système.
L'intérêt de ce système est qu'il permet de récompenser les personnes qui dépassent les objectifs fixés par la ville: la famille de 4 personnes qui dispose de 80 sacs et qui parvient à n'en utiliser que 50 va pouvoir revendre les 30 restants. Leur prix sur le marché sera d'autant plus élevé que le prix de vente du sac officiel est haut. C'est l'application à la population du principe des droits de polluer négociables. Le prix du surplus et la quantité accessible à prix coutant ou limité peut être déterminé charque année en fonction des résultats de la période précédente, de l'évolution de la technique permettant de diminuer sa consommation et des objectifs fixés pour la période suivante. Le principe doit toujours être de ne pas taxer la consommation indispensable, mais uniquement la consommation excédentaire.
Ce système est évidemment applicable à d'autres domaines que celui des déchets. Il peut par exemple permettre de réguler la consommation d'énergie.
C'est la réconciliation de l'écologie et du social, en appliquant des principes économiques. Du développement durable, donc.

06 juillet 2007

A quoi sert un téléphone?

Les téléphones mobiles servent à tout... sauf à téléphoner! Voilà qu'ils sont utilisés pour localiser et gérer les foules grâce aux signaux qu'ils émettent.
A lire dans Domaine public.

04 juillet 2007

La prison à 15 ans

Surenchère sur le thème de la sécurité et plus particulièrement sur celui de la délinquance des jeunes. Comme si l'extrême-droite n'était pas assez présente, voilà une candidate socialiste zurichoise au Conseil des Etats qui propose de donner la possibilité de punir d'emprisonnement les jeunes à partir de 15 ans.
La gauche a toujours eu du mal à se situer sur les questions sécuritaires, péchant souvent par angélisme. Le virage est ici à 360 degrés. Bien sûr, les jeunes qui commettent des délits doivent être punis, et Chantal Galladé a raison de vouloir que les sanctions soient plus rapides. Mais c'est la justice des mineurs qui doit agir, et qui dispose d'ailleurs déjà d'un arsenal très large.
On sait que l'effet dissuasif de la prison est limité, et que c'est un milieu qui peut même favoriser la récidive, surtout pour des jeunes. Le problème, c'est qu'à l'heure actuelle, le moyen le plus efficace d'obtenir des mesures et un suivi, pour un jeune, consiste à commettre un délit.
C'est peut-être moins spectaculaire à dire, mais on n'a de loin pas épuisé les mesures de prévention.
L'intégration en fait partie, elle qui a été largement ignorée pendant des années pour la plus grande partie des populations migrantes.

02 juillet 2007

Intentions de vote et météo

Selon le 4e baromètre électoral, les Verts sont crédités d'une forte progression des intentions de vote en comparaison avec les dernières élections fédérales de 2003, alors que les grands partis devraient voir leurs positions s'éroder.
Il serait intéressant de corréler les intentions de vote - et les votes réels - avec la prévalence de phénomènes météorologiques extraordinaires. Un été maussade et un automne plutôt frais ne feraient-ils pas s'éloigner le spectre du réchauffement climatique - et donc une partie du nouvel électorat vert?
Les résultats d'une recherche selon laquelle la Suisse se réchauffe deux fois plus vite que les autres, tombés en période plutôt fraiche, a d'ailleurs fait assez peu de bruit. Moins en tout cas que les actualités du même genre arrivées au printemps, alors que les premiers baigneurs faisaient leur apparition dans le Léman au mois d'avril...

30 juin 2007

Incontournables

Ils sont devenus incontournables, sous prétexte de bruit. Isabelle Chevalley et Jacques-André Haury, les nouveaux pipole de la scène vaudoise et membres du mouvement Ecologie libérale. On avait déjà l'habitude d'entendre Isabelle Chevalley dès qu'il s'agissait de parler développement durable. Elle le fait d'ailleurs avec conviction et compétence. Et sa manière d'avoir été propulsée à la fois militante, experte et personnalité de la cause relève d'une grande efficacité. Quant à M. Haury, on a tout de même l'impression qu'il a découvert les problèmes environnementaux il y a quelques mois seulement. Et sous prétexte d'avoir fait dans le Temps une proposition injuste et inapplicable à propos de la taxe CO2* (subventionner les personnes qui abandonnent une grosse voiture pour en acheter une moins gourmande... où les limites du libéralisme!), le voilà promu spécialiste de la question. En tout cas pour la Radio suisse romande qui, vendredi 29 juin, l'avait invité dans Radio public... quelques minutes avant que sa collègue de "mouvement" (qu'est-ce que ça fait, pour un libéral, d'être dans un "mouvement"?) n'intervienne dans le Grand 8 à propos de l'inscription de Lavaux au patrimoine mondial de l'humanité... J'aurais eu quelques noms, certes moins médiatiques, mais engagés depuis plus longtemps dans la cause.
Cela dit, on ne peut que s'incliner devant ce succès et regretter que la gauche et les Verts aient tant de peine à admettre qu'ils doivent profiler quelques personnalités.

*Le Temps fait hélas payer l'accès à ses archives, donc pas de lien!

28 juin 2007

Ruhetag

La Bibliothèque municipale de Lausanne va ouvrir le samedi... Bravo! On a envie de dire que c'est la moindre des chosees, pour une bibliothèque, d'être ouverte lorsque les gens ont le temps de venir. Et pourquoi pas les demanche (de pluie...). Les bibliothèques devraient d'ailleurs être des lieux plus vivants, avec cafeteria, croissants et projections, permettant des sorties en famille. Dommage que cette ouverture du samedi se fasse au détriment de celle du soir (on perdra une heure...).
La bibliothèque ouvre le samedi, le "cyberspace" des Services industriels, chargé de vendre des connexions Internet et de la téléphonie, a pour sa part déménagé dans une (future) zone animée et commerçante, soit au Flon, près de la station de métro. En se positionnant entre des magasins, l'espace n'a pas, lui, adapté ses horaires. Il ouvre quand il fait encore nuit, ferme de 11h45 (!) à 13h, et boucle définitivement la journée à 17h, quand les magasins se remplissent de celles et ceux qui sortent du travail. Quand au samedi, c'est repos.
Pour Internet, vous repasserez lundi.

27 juin 2007

Environnement en Suisse: ça craint...

Les offices fédéraux de la statistique et de l'environnement publient un rapport complet et facile à lire, avec une foule d'indicateurs, sur l'état de l'environnement en Suisse et sur son évolution depuis les années 80 ou 90.
On s'améliore, mais trop lentement et essentiellement dans la production par unité (une voiture pollue moins aujourd'hui qu'il y a 20 ans). L'effet global reste le plus souvent insatisfaisant par effet de masse (on achète plus gros, on se déplace davantage, etc.)
Durant la même période, le pouvoir d'achat a globalement augmenté. Mais cette augmentation est (assez logiquement) investie dans des activités (déplacements en avion par exemple) ou des biens (appartements ou véhicules plus grands) sources de pollution. La qualité de vie individuelle l'emporte (évidemment) généralement sur une approche collective, en tout cas lorsqu'elle est coûteuse.
Il est bien difficile de concilier la légitime aspiration de tout un chacun à bénéficier directement et personnellement de son pouvoir d'achat avec la nécessité de préserver un environnement offrant à long terme une qualité de vie à tous les habitants de la planète.

25 juin 2007

Grand écart

Selon une enquête de Travail.Suisse, les dirigeants de 28 grandes entreprises suisses ont gagné un cinquième de plus en 2006 qu'en 2005; l'augmentation atteindrait 66% sur quatre ans.
Evidemment, pas de hausse comparable pour les salariés, dont certains doivent lutter pour obtenir au moins la compensation du renchésissement.
Il est évidemment choquant de constater de tels écarts dans la répartition des bénéfices des grandes entreprises, les salariés n'étant pas moins méritants que leurs patrons. Mais il est tout aussi choquant de constater que les super-rémunérations, censées récompenser des compétences au-dessus de la moyenne et couvrir les risques liés à des postes exposés, sont le plus souvent assorties de parachutes dorés valables également en cas de contre-performances. On est bien loin de la récompense de l'effort et du succès individuels, et plus proche d'un fonctionnement de caste dont un des principes est la cooptation et un autre la transmission des privilèges.

Le virtuel consomme des kilowattheures

Le Monde consacre un article passionnant au risque de surchauffe informatique. On a beau être dans la technologie de pointe, le mécanisme est le même que partout ailleurs: on développe des prestations sans se soucier de leurs conséquences à long terme sur la consommation d'énergie et autres effets environementaux. Les géants du stockage (Google, yahoo, Microsoft, etc.) commencent donc à se rapprocher des lieux de production d'énergie pour stocker leurs serveurs voraces. Les possibilités d'économies sont immenses, mais quand seront-elles mises en oeuvre? Le gaspillage ne coûte pas encore assez cher.
En tout cas, le monde virtuel consomme bel et bien des ressources. Et les échanges réels ne diminuent guère.

23 juin 2007

Il faut parfois se servir d'un poignard pour se frayer un chemin

C'est une pièce contemporaine et cynique du Brésilien Roberto Alvim que j'ai travaillé avec un groupe de théâtre. A voir à l'(espace mont blanc), av. du Mont-Blanc 3, à Lausanne, samedi 23 juin à 20h30 et dimanche 24 juin à 18h.
Beaucoup de plaisir vendredi lors de la générale, en public. Première fois que nous jouions du début à la fin sans interruption. Grisant!

22 juin 2007

Wi-Fi à tous les étages

Triste expérience l'autre jour à Ouchy: en réunion dans un hôtel qui en fait une de ses spécialités, je veux me brancher en Wi-Fi... J'y parviens, mais en passant par le système swisscom-mobile installé dans l'hôtel... pour le prix de 30 ct. la minutes.
Je ne comprends pas pourquoi les hôtels n'offrent pas le Wi-Fi eux-mêmes à leurs clients. C'est maintenant une prestation de base, dont l'installation n'est pas très couteuse.
Il est vrai que l'hôtellerie suisse a encore du chemin à faire pour aller à la rencontre de ses clients.

20 juin 2007

Séparation difficile

J'ai entamé ma séparation avec Bill Gates, mais ça se passe mal. De son côté. J'ai supprimé une partie de ce que nous avions en commun: les versions piratées de Word, Excel et compagnie, et Internet explorer. J'ai remplacé tout ça par du plus jeune, du plus libre: Open office et Mozilla Firefox. J'en suis très content, mais pas lui. Il me poursuit, il me harcèle, comme une vieille maitresse éconduite qui ne se rend pas compte que c'est fini.
Sous prétexte de "mises à jour", il vient me relancer jusque dans mon espace le plus intime, comme s'il fallait faire une dernière thérapie de couple. Non mais, pour qui se prend-il? Ainsi il me recommande fortement d'accepter ses propositions. Eh! bien non, je veux de l'installation personnalisée. Après des années de vie de couple, c'est la moindre des choses! Et je refuse qu'il m'installe des mises à jour pour explorer que je viens de désinstaller. Comme s'il n'était pas au courant, intelligent et riche comme il est!
Je refuse, mais il me relance, cinq fois dans la même soirée. Et je finis par céder sans m'en apercevoir: en éteignant l'ordinateur, en cliquant sur Arrêter, je lance les installations que j'avais refusées.
Si c'est pas du harcèlement.
Il m'oblige à aller dans le coeur. A désinstaller de force ce qu'il a installé par ruse.
Un combat usant avec une maitresse obstinée. Et il parait que je ne suis pas le seul.

19 juin 2007

A pied, plus vite au magasin qu'en voiture

C'est tout bête, mais les gens qui vont à pied faire leurs courses passent la moitié moins de temps à se déplacer (8.5 minutes en moyenne) que ceux qui y vont en voiture (17.5 minutes). Les cyclistes mettent 10 minutes pour aller au magasin et les usagers des transports publics 17 . C'est ce qui ressort d'une enquête faite à Strasbourg et dont s'inspire le dernier numéro de Rue de l'Avenir. Les automobilistes ne s'y trompent d'ailleurs pas: la rapidité n'est le critère déterminant du choix du moyen de transport que pour 13% des utilisateurs de la voiture.
Les critères déterminants des piétons et cyclistes sont la proximité, la commodité et le plaisir, des vertus que l'on ne retrouve pas chez les automobilistes.
Malgré cela, les commerçants continuent de miser sur les parkings au centre des villes pour attirer les acheteurs et de s'opposer à l'agrandissement des zones piétonnes ou à la suppression de places de stationnement qui permettraient d'accroitre la surface dévolue aux vélos.
Une politique qui risque de faire fuir la clientèle la plus sûre, celle qui mise sur la proximité et dont une des motivations est le plaisir.

18 juin 2007

La ville a plus la cote que la montagne


Les statistiques nous apprennent qu'en 14 ans, les nuitées hôtelières en montagne ont diminué, alors qu'elles ont augmenté à Lausanne et stagné dans les autres régions urbaines ou au bord du lac.
Un exemple de plus de l'interdépendance très forte qui unit la capitale - ou les villes - et les zones moins peuplées. Les touristes ne recherchent plus guère un lieu précis, mais une région. Et les semaines à la montagne ont de moins en moins la cote.
Un signe aussi qu'il faut changer de paradygme. Intégrer les changements climatiques dans les développements touristiques - c'est fou ce que la montagne peine à se projeter avec moins de neige - et adapter l'offre aux besoins du moment.
Pas étonnant que les clients n'accourent pas pour finir dans une chambre triste et miteuse, avec minibar et mini-tv, et petit-déjeûner fait de quelques tranches de pain, de beurre et de confiture préemballés.

Dans la France centralisatrice, une circonscription vaut plus que le pays

Alain Juppé ne sera plus ministre dans le gouvernement de François Fillon... Drôle de règle (non écrite) qui veut qu'un ministre puisse être censuré par les électeurs de sa circonscription, alors qu'il siège dans un gouvernement national. Finalement pas très démocratique, cette pseudo-élection du gouvernement par le peuple. La France applique ce que le Tribunal fédéral a refusé à juste titre au demi-canton d'Obwald: une circonscription électorale vaut plus que le pays.

15 juin 2007

De l'abus

Nouvelle campagne de votation où il est qu'estion d'abus. Après les lois sur l'asile et les étrangers, ce sont les bénéficiaires de l'AI qui sont montrés du doigt. Ces campagnes se fondent sur une définition étonnante de la notion d'abus: celui qui recevrait une prestation à laquelle il a droit, et qui lui a d'ailleurs été octroyée par un organisme officiel, commetrait un abus s'il se trouve dans une situation éthiquement discutable.
C'est renverser les rôles. On peut bien sûr modifier les conditions d'accès aux prestations étatiques, les rentes AI par exemple. Mais on ne peut accuser d'abus ceux qui en bénéficient en toute légalité, quelle que soit leur situation.

Roue libre

Le Tribunal fédéral a donc mis fin à une pratique vieille de 40 ans et consacrée par des accords internationaux: le retrait de permis de conduire pour des infractions commises à l'étranger. C'est pourtant simple et efficace: le pays dans lequel l'infraction a été commise ne peut évidemment prononcer le retrait d'un permis qu'il n'a pas émis, la logique veut donc que le pays émetteur prenne la sanction.
Le TF a décrété que la base légale qui fonde cette pratique n'était pas suffisante. Dont acte.
Ce qui est choquant, dans cette affaire, ce n'est pas que le TF dise le droit, c'est son rôle.
C'est que personne n'ait jamais pensé, lors des révisions de la loi de ces quarante dernières années, à introduire une disposition qui aurait sécurisé une pratique ne reposant que sur une ordonnance.
Il y a des domaines où l'administration et les autorités montrent davantage de précautions. A quand une campagne pour dénoncer les abus de ces automobilistes suisses qui vont commettre de graves délits à l'étranger et continuent ensuite de rouler en toute légalité?

14 juin 2007

On ne m'a pas compris...

Eh! bien, je ne suis pas le seul que les propos de Daniel Brélaz sur le vélo à Lausanne ont choqué; voir 24 heures du 14 juin:

«Des propos relevant du café du com­merce »: voilà comment l’association Pro Vélo Lausanne qualifie, dans une let­tre ouverte, les déclarations de Daniel Brélaz faites avant-hier au journal Le Temps. Interrogé dans le cadre d’une enquête ro­mande sur la lutte contre le vol des bicyclettes en milieu urbain, le syndic écologiste a choqué en affirmant que «la topographie de Lausanne se prête mal au vélo, si l’on veut être musculaire­ment objectif», mais surtout que «nous ne pouvons pas mettre trop de moyens pour le vélo, qui concerne relativement peu de gens». Déçue par cette attitude, Flo­rence Germond,présidentede Pro Vélo Lausanne et élue socia­liste, explique que ce sont «des paroles dignes de la droite il y a dix ans, et non d’un écologiste à la tête d’une ville qui se dit verte». Et de citer le change­ment de mentalité en évoquant les efforts du municipal radical Olivier Français pour son enga­gement en faveur du vélo.Dans sa missive, l’association rappelle ainsi que les statisti­ques lausannoises indiquent que les adeptes des deuxroues ont augmenté de 70% entre 2002 et 2006. «Comment peut-on dire que le vélo concerne peu de gens, alors que chaque fois que des efforts sont réalisés, le public répond présent en optant pour une mobilité douce», s’insurge Florence Germond.De son côté, Daniel Brélaz ne comprend pas la vive réaction des milieux cyclistes. Et s’il aurait souhaité qu’ils lui fassent d’abord part de leur étonne­ment, le magistrat insiste qu’il faut remettre les choses dans leur contexte. «On m’a demandé pourquoi il y avait moins de vélos à la gare de Lausanne que dans certaines villes alémani­ques. J’ai répondu que la topo­graphie se prêtait moins à cette pratique. Ce qui est vrai.» Le syndic assure pourtant que sa politique à long terme com­prend la promotion du vélo. «Comme la demande est moins importante, comparativement à d’autres villes, nous avons moins investi. Cela ne veut pas dire que nous n’allons pas en faire plus. D’ailleurs, nous avons sponso­risé l’achat de vélos électriques pour amener de nouvelles per­sonnes à circuler en deux roues.»

Pour ce qui est des parkings, ceux situés autour de la gare sont saturés. C'est aussi un fait.

13 juin 2007

Un syndic, ça monte énormément

Selon le Temps du 12 juin:
Daniel Brélaz, le syndic vert de Lausanne, rappelle que la topographie pentue de sa ville se prête mal au vélo. Sauf avec une aide électrique, si l'on veut être «musculairement objectif». «Pour le vol, il n'y a pas de plaintes, il n'y a pas assez de demandes pour que nous fassions un parking surveillé, poursuit-il. En revanche, le nouveau métro prendra les vélos. Nous ne pouvons pas mettre trop de moyens pour le vélo, qui concerne relativement peu de gens, au détriment des autres formes de mobilité douce. Dans ce domaine, nous misons surtout sur le PALM, le projet d'agglomération Lausanne-Morges.»

Je me crois retourné plus de 20 ans en arrière quand, alors secrétaire de l'ATE-Vaud, j'essayais de défendre des aménagements pour les vélos et que les responsables politiques et techniques de la circulation à Lausanne me regardaient d'un air navré avec l'argument imparable de la topographie... et des comptages qui révélaient effectivement un nombre très limité de vélo. Et ils avaient systématiquement cette conclusion définitive: avec ses pentes, Lausanne ne sera jamais une vile pour les vélos.
Ils se sont trompés; nous sommes de plus en plus nombreux et fort heureusement, des aménagements existent, en nombre encore insuffisant (voir ce message). Mais que l'on arrête de nous ressortir l'argument de la pente: il suffit de disposer d'un vélo avec une bonne démultiplication et d'un peu d'entraînement.
Il paraît que c'est grâce à la pente que les Lausannoise ont les plus belles jambes du monde. Pareille réputation, ça s'entretient!

12 juin 2007

A Lausanne à vélo

De plus en plus de vélos à Lausanne, ville merveilleuse où la moitié des trajets sont à la descente. Aujourd'hui, trois côte à côte en tête d'une colonne à un feu rouge. Les quelques aménagements existants sont utiles, mais insuffisants: on craint trop les automobilistes pour oser supprimer les places de parc qui permettraient d'améliorer la sécurité et le confort.
Le problème, pour les cyclistes, ce ne sont pas tant les voitures... que les scooters. Ils occupent les voies et espaces réservées aux vélos, vous pétaradent dans les oreilles et dans le nez à chaque feu. Jusqu'à quand mettra-t-on de l'espace public gratuitement et sans limite de temps, sous forme de places de parc, à ces engins qui font plus de bruit et émettent davantage de pollution qu'une voiture?

Du danger de la foudre... et des experts

Alors, dangereuse la foudre? 24 heures et Le Matin nous parlent météo et orages le 12 juin. Mais leurs experts ne sont pas d'accord: les deux publient une rubrique vérité - vrai ou faux? Pour 24 heures, il est faux de ne pas téléphoner pendant l'orage. Pour Le Matin cette même affirmation est vraie...
Si même sur la pluie et le beau temps il y a des erreurs (qui du pipole romand ou du régional vaudois?) il ne reste vraiment rien à sauver dans la presse.

11 juin 2007

Du bio pour tous, M Budget pour les autres

On nous apprend qu'au hit des marques les plus populaires, M Budget fait un tabac, passant devant Swatch, Ovomaltine et autres Cenovis. Le low cost dans la cour des plus grands. Les ouvriers portugais et leurs courses du samedi passent devant les patrons et leurs Rolex.
C'est la fin de la lutte des classes.
Enfin, pas tout à fait: la lutte, maintenant, ce n'est plus le prix du pain ou du beurre (M Budget s'est chargé de la question), mais le bourgeon pour tous. La fracture n'est plus entre ceux qui vont à la Migros et ceux qui se fournissent chez Manuel (qui a disparu).
Elle est entre ceux qui achètent M Budget ou Prix Garantie et ceux qui peuvent se payer, dans le même magasin, Bio, Naturafarm et autres Max Havelaar.

Une vérité qui dérange

L'environnement est devenu un sujet incontournable pour les partis et les candidats aux élections fédérales. Les cours de rattrapage doivent être nombreux ces temps. Et les recherches dans les CV pour retrouver les traces d'engagements passés, mais tellement sincères.
Le même travail dans les partis, qui ont bien souvent traité ce thème par dessus la jambe. A gauche comme à droite: il y avait d'autres priorités. L'environnement risquait de concurrencer d'autres engagements.
A droite, la croissance allait pâtir de nouvelles normes.
A gauche, les outils proposés, comme les taxes, sont incompatibles avec le combat social et la redistribution des richesses.
On se rend compte maintenant que le développement durable est source de croissance économique.
Et il faut avoir bien peu d'imagination - ou être de mauvaise foi - pour prétendre qu'il est impossible de prélever une taxe sans être social.
J'y reviendrai!

Plus de bagnole

Ca y est, j'ai vendu ma voiture. Je l'aimais pourtant bien, ma petite Yaris bleue, mais je n'avais plus envie de la voir à la même place de parc chaque fois que je sortais de chez moi... Une voiture pour le week-end, de temps en temps, c'est pas super.
Et puis, surtout, c'est un style de vie. C'est une forme d'engagement pour la planète et pour la ville. Me reste le vélo et Mobility.
Ce qui me désespère tout de même, c'est que la place de parc que j'ai libérée sera rapidement occupée par d'autres, qui roulent bien plus que moi! Mais ça fait tout de même une voiture immatriculée de moins.
Il faut rendre la ville aux piétons et aux cyclistes et la planète aux papillons.
Heureux d'avoir fait un premier pas.