07 avril 2009

45 Noirs et 4 Blancs...

Journée un peu plus reposante aujourd'hui: trajet en bus de Ouagadougou à Bobo-Dioulassé. Cinq heures de trajet un peu seul, en véhicule climatisé. Mais je suis tout de même bien encadré: un des buveurs de bière me conduit à la gare routière avec son scooter et son frère m'attend à l'arrivée avec sa Mobylette, sur le porte-bagage de laquelle il tient absolument à me transporter à mon hôtel. Je ne sais pas où me tenir, ai l'impression que je vais tomber à chaque virage et glisser en arrière à chaque démarrage. Le moteur est heureusement suffisamment poussif pour limiter sérieusement ce risque.
J'ai choisi une bonne compagnie: TCV, pour Transport, Confort, Voyageurs. L'enregistrement des bagages se fait au feutre et au scotch de carossier: le numéro de mon billet est ainsi collé sur mon sac. Vu le standing de la compagnie, tous les bagages, y compris un scooter, trouvent place dans la soute. On croisera en route nombre d'embarcations probablement moins coûteuses mais certainement plus hasardeuses où la hauteur du chargement posé sur le toit semble dépasser celle du véhicule.
Dans le bus, 45 passagers noirs et 4 blancs, dont 3 single. Chacun des trois se retrouve seul pour deux sièges... alors même que ceux-ci sont numérotés et attribués avant le départ.
Une halte en cours de route, à Boromo. 10 minutes pendant lesquelles les voyageurs qui sortent sont pris d'assaut et se font proposer pain, fruits, biscuits de sésame, boissons. Sur le siège opposé, un couple et son petit-fils de cinq ou six ans. Il n'achète que des boissons, ayant pris soin d'emporter un poulet rôti qu'ils se partagent.
Rapidement, la partie féminine du bus est hilare, grâce aux aventures de Karim, un garnement de dix ans très intéressé par les femmes et qui fait le désespoir de sa mère, série locale diffusée sur la vidéo du bus.
Nous passons progressivement du gris-noir du centre au gris-vert du sud. les villages se succèdent presque sans discontinuer, chacun avec ses boutiques au bord de la route, des femmes et des enfants qui marchent avec de l'eau, en bidon ou dans une bassine ronde en équilibre sur la tête.
Contrairement à ce que l'on m'avait dit, il fait aussi chaud à Bobo qu'à Ouaga. Mais la ville semble plus nonchalante et, surtout, j'y ressens moins l'impression d'être une proie pour toutes sortes de ventes ou de plans... La rue m'ignore presque, ce qui n'est pas désagréable.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Continue...que du bonheur ce carnet de route...ça me rappelle pleins de souvenirs!!! J'en des excellents par exemple à Bobo. Profite bien. A bientôt. Luigi