31 août 2007

A démocrate, démocrate et demi

L'extrême gauche vaudoise rêve de chahuter Christoph Blocher lorsqu'il participera à la journée officielle du Comptoir suisse. Ce qui fait réagir Claude-Alain Voiblet, coordinateur romand de l'UDC, dans 24 heures du 30 août:
La gauche vaudoise montre une fois de plus sa vision de la démocratie, digne des anciens pays de l’Est. Elle croit pouvoir interdire la venue d’un conseiller fédéral élu démocratiquement et tenir pour quantité négligeable les électeurs de la première formation politique du pays.
L'UDC n'a guère de leçon de démocratie à donner, elle qui promet publiquement le chaos, y compris par la voix du premier intéressé pourtant magistrat, si son champion n'est pas réélu au Conseil fédéral. Une non-réélection qui serait pourtant parfaitement démocratique.

Une bonne initiative...

26 août 2007

La sécurité au fond de l'enveloppe

Ouvert un compte postal pour une association. J'ai reçu 8 (huit!) envois de bienvenue, explications, codes, cartes et machines à produire des numéros à introduire pour gestion via le web.
Avec chaque fois la recommandation de bien tout garder séparément: numéro d'identification, code, carte, code de la carte. Mais puis-je garder les deux cartes (une pour retirer du fric et l'autre pour m'identifier sur le web...) au même endroit? Et leurs codes correspondant? De toute manière, mon appartement ne compte ni assez de pièces, ni suffisamment d'endroits discrets et cadenassables.
La tentation est grande de remplacer tous les codes par ceux que j'utilise déjà très largement ailleurs. Mais comment me souvenir ensuite si je les ai changés ou pas?
Bon, je fourre tout ça dans une grande enveloppe et advienne que pourra.

Drôle de hiérarchie

L'UDC propose dans son initiative populaire de priver de droit de séjourner en Suisse les étrangers qui auraient commis les délits suivants:
a. s’ils ont été condamnés par un jugement entré en force pour meurtre, viol, ou tout autre délit sexuel grave, pour un acte de violence d’une autre nature tel que le brigandage, la traite d’êtres humains, le trafic de drogue ou l’effraction; ou
b. s’ils ont perçu abusivement des prestations des assurances sociales ou de l’aide sociale.
Cette liste relève d'une hiérarchie bizarre des délits. Ainsi, serait renvoyé celui qui aurait touché abusivement des prestations d'aide sociale, mais pas celui qui aurait soustrait d'importantes sommes au fisc ou aurait été l'auteur d'une escroquerie. De même, l'effraction figure dans la liste, mais pas les graves délits routiers, même ayant entrainé la mort... Pénétrer chez son voisin en forçant sa porte mérite le renvoi; par contre l'écraser avec sa voiture en état d'ivresse n'a aucune conséquence sur le droit de séjour.
Drôle de hiérarchie...

Les jeunes à l'aide sociale


L'aide sociale est dans la plupart des cantons dans une situation paradoxale: le nombre de bénéficiaires continue d'augmenter alors que la situation économique s'est améliorée ces dernières années et que le chômage diminue.
Un des aspects qui surprend et inquiète dans les chiffres du canton de Vaud, c'est le nombre de jeunes (de 18 à 25 ans) qui bénéficient d'une aide sociale: ils sont 2000, soit plus d'un bénéficiaire sur six.
Durant les années de progression du chômage, on a, à juste titre, fait évoluer les régimes sociaux afin de garantir, au final, un revenu minimum, et cela dans la plupart des cantons suisses. Ledit revenu minimal, s'il n'est pas reconnu par la législation cantonale, découle d'ailleurs d'une jurisprudence du Tribunal fédéral qui se base sur les normes de la Conférence suisse des institutions d'action sociale (CSIAS). Cette évolution visait à garantir à chacune et à chacun, dans une période difficile, parfois après avoir épuisé les prestations de l'assurance chômage, une existence la plus digne possible. Elle transfert également sur l'Etat des solidarités qui ne fonctionnement plus dans nos sociétés modernes.
Il faut se demander, face à cette évolution et à la forte représentation des jeunes, si la réponse apportée doit être universelle, c'est-à-dire si les mêmes prestations doivent être offertes à tous les demandeurs, ce qui est actuellement le cas, en tout cas pour la partie financière.
Les normes d'aide sociale sont calculées pour permettre de garantir un minimum vital et des relations sociales. Elles sont basées historiquement sur les besoins de personnes n'étant plus en âge de formation et devant pouvoir garder un logement, bénéficier de la télévision et d'un abonnement à un journal, accéder à des activités culturelles, disposer d'un téléphone, etc.
On peut se demander si l'ensemble de ces prestations sont nécessaires pour des jeunes qui sont encore en âge de suivre une formation, si d'autres solidarités ne devraient pas jouer, si l'on ne devrait pas mettre l'accent sur des prestations non financières.
On peut même se demander si l'on ne favorise pas, durant une période probablement limitée mais avec un risque d'installation dans le système, une attitude de profit, voire de passivité face à un projet plus contraignant mais aussi davantage porteur d'avenir.
Ce n'est pas que l'augmentation des couts de l'aide sociale qui doit nous faire nous poser ces questions; c'est aussi l'image de l'Etat que l'on veut donner aux jeunes, le rapport qu'ils vont entretenir avec lui.

16 août 2007

Easy, mais pas flat

Les Radicaux veulent simplifier l'impôt avec une easy swiss tax... la première simplification consistant apparemment à éviter les traductions par le recours à l'anglais. Les principales innovations consistent à limiter la progressivité de l'impôt en ne maintenant que deux ou trois taux, à forfaitiser les déductions, admises en nombre restreint, et à supprimer quelques types de prélèvements au passage.
L'action est louable, mais reste bien imparfaite. Car un des buts annoncé, très sarkozyste, est de ne pas décourager ceux qui gagnent plus et que les impôts supplémentaires à payer décourageraient. Un avantage qui ne vaudra que pour celles et ceux qui seront déjà taxés au taux le plus élevés, donc qui gagnent déjà beaucoup. On atteindrait le même résultat en supprimant les classes d'imposition les plus élevées, mais c'est évidemment moins vendeur.
En outre, le maintien de déductions actuellement dites sociales (par exemple pour personnes à charge, qui est prévu par le projet) pollue la politique fiscale avec des objectifs étrangers à l'impôt et rendent peu transparent des couts de société. Si l'on souhaite rémunérer la garde de personnes dépendantes, cela doit se faire par des versements et non par des déductions sur le revenu imposable dont les effets, en plus, varient avec le revenu déclaré en raison de la progressivité de l'impôt.
On peut penser ce que l'on veut de la flat tax, mais s'il s'agit de simplifier, c'est probablement ce qui se fait de mieux. Une certaine progressivité est maintenue, sans aucun effet de seuil, et elle s'applique en principe à la totalité du revenu, sans aucune déduction. Ce qui nécessite évidemment de revoir d'autres politiques, notamment celle des allocations familiales. Il est d'ailleurs probable que si l'on tient compte de tous les travers des systèmes d'imposition progressif qui en limitent justement la progressivité effective (variabilité des effets des déduction en fonction du revenu, possibilités offertes principalement aux hauts revenus "d'esquiver ou d'optimiser" l'impôt, pour reprendre les termes du parti radical, etc.), la flat tax ne soit pas beaucoup moins progressive que l'impôt classique.
Enfin, easy swiss tax ne simplifie pas ce qui est le plus complexe dans le système suisse: des assiettes fiscales différentes entre Confédération et cantons, et une introduction canton par canton, ce qui contribuera plutôt à brouiller encore davantage les cartes.
A propos de la flat tax, voir ce message sur swissroll; et cet excellent article dans Objectif liberté.

13 août 2007

Clochers et minarets, même combat!

Mon ami Justin me rappelait l'autre soir que la mauvaise intégration du clocher de l'église catholique du Valentin, à Lausanne, s'expliquait par le fait qu'il s'agissait d'une pièce rapportée, datant de la levée de l'interdiction faite aux catholiques, dans le canton de Vaud, de construire des églises comprenant un clocher.
Alors que les Bernois avaient interdit le culte catholique, les jeunes autorités vaudoises les reconnurent et votèrent une loi en 1810, qui resta en vigueur 160 ans, jusqu'en 1970, intitulée: "Loi sur l'exercice de l'une des deux Religions, dans une Commune où cette Religion n'est pas actuellement établie". Elle concernait donc également les protestants dans les quelques communes du Gros-de-Vaud restées catholiques sous l'occupation bernoise.
A l'instar de ce que voudrait l'UDC concernant les minarets, dite loi interdisait donc les clochers sur les églises catholiques, qui ne devaient par ailleurs contenir aucun signe extérieur indiquant sa destination. Elle limitait également la pratique du culte de l'"autre" religion, qui ne pouvait se faire que moyennant autorisation communale et cantonale.
Bien sûr, l'autorisation ou l'interdiction de la construction d'un minaret - ou d'un clocher - relève de la police des constructions...
La chose n'est devenue évidente pour les Vaudois qu'il y a moins de 40 ans.
L'aventure est relatée ici (de source catholique!)

06 août 2007

Les frontières du téléphone mobile

1 fr. 50 la minute pour appeler en Suisse depuis la France avec son mobile Swisscom; et 60 centimes lorsqu'on vous appelle depuis la Suisse. Comment justifier de tels tarifs? Par l'absence de concurrence et, surtout, l'absence de contrôle. Rien de tel dans l'Union européenne qui a imposé des tarifs maximum d'itinérance: à terme 43 centimes d'euro pour appeler à l'étranger, et 19 centimes pour être appelé. Selon la commissaire chargée de la société de l'information et des médias, ces tarifs suffisent à rémunérer l'opérateur du pays de départ de la communication, les couts de connexion et l'opérateur du pays de destination. On la croit bien volontiers. Les opérateurs européens n'ont d'ailleurs guère protesté; les arguments doivent leur manquer.
Bien sûr, pour créer un grand marché, il faut abolir les frontières, et les tarifs des télécoms en sont une. Mais la Suisse a gardé ses frontières avec l'Europe communautaire. Celle des télécoms aussi, même si les autorités seraient en mesure d'imposer des tarifs maximum, comme le fait l'Union européenne.

04 août 2007

02 août 2007

L'ozone réduit les performences du cerveau

Selon l'Institut Paul Scherrer, qui reconnait cependant que ses analyses ne sont pas totalement fiables, les limitations temporaires et locales de vitesse, comme elles sont pratriquées en période critique dans certains cantons, n'ont pratiquement pas d'effet sur la production d'ozone.
C'est certainement vrai que le comportement de ce gaz nocif est trop complexe pour que des mesures limitées dans le temps et dans l'espace aient des effets spectaculaires. Ce d'autant plus quand ces mesures consistent à limiter la vitesse plutôt qu'à limiter la circulation.
Même si c'est peu efficace, c'est toujours mieux que les recommandations vaudoises qui, faute de mesures préventives efficaces, arrivent toujours lorsque les concentrations d'ozone dépassent déjà largement les valeurs limites, et qui consistent à déconseiller aux gens de pratiquer du sport, notamment le vélo, pour éviter les effets nocifs de l'ozone sur leur santé...
Une situation paradoxale où ce sont ceux qui ne polluent pas qui sont pénalisés, voire encouragés à utiliser leur voiture plutôt que le vélo.