La charge sur la tête, qui tient sur un simple bout de tissus transformant l'arrondi du crâne en une petite surface plane, surprend toujours l'Européen à tendance voutée. Elle oblige les femmes à une droiture d'une grande beauté, qu'elle soit le fait d'une jeune fille ou d'une grand-mère. La cambrure est obligatoire et le corps bouge sans que la tête ne fasse le moindre mouvement. Je dis un jour mon admiration à l'une de ces femmes que je vois boire avec une bassine d'eau sur le crâne, sans pencher la tête ni rien renverser de sa charge. Elle commence à sourire, s'arrête aussi soudainement et me dit qu'elle peut sans problème boire ainsi, mais que rire de mes propos risquerait de faire tomber son eau...
Quand elle ne marche pas, la femme africaine est courbée, parfois accroupie, plus rarement assise sur un petit banc, face à son travail. Préparer le feu, balayer la cour, cuisiner, sont autant d'activités dont le centre de gravité est au sol et qui se font en étant simplement plié en deux, mains au niveau des mollets. Elles peuvent passer des heures ainsi sans émettre la moindre plainte, comme l'inversion de la droiture qu'elles affichaient peut de temps auparavant.
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