26 août 2007

Les jeunes à l'aide sociale


L'aide sociale est dans la plupart des cantons dans une situation paradoxale: le nombre de bénéficiaires continue d'augmenter alors que la situation économique s'est améliorée ces dernières années et que le chômage diminue.
Un des aspects qui surprend et inquiète dans les chiffres du canton de Vaud, c'est le nombre de jeunes (de 18 à 25 ans) qui bénéficient d'une aide sociale: ils sont 2000, soit plus d'un bénéficiaire sur six.
Durant les années de progression du chômage, on a, à juste titre, fait évoluer les régimes sociaux afin de garantir, au final, un revenu minimum, et cela dans la plupart des cantons suisses. Ledit revenu minimal, s'il n'est pas reconnu par la législation cantonale, découle d'ailleurs d'une jurisprudence du Tribunal fédéral qui se base sur les normes de la Conférence suisse des institutions d'action sociale (CSIAS). Cette évolution visait à garantir à chacune et à chacun, dans une période difficile, parfois après avoir épuisé les prestations de l'assurance chômage, une existence la plus digne possible. Elle transfert également sur l'Etat des solidarités qui ne fonctionnement plus dans nos sociétés modernes.
Il faut se demander, face à cette évolution et à la forte représentation des jeunes, si la réponse apportée doit être universelle, c'est-à-dire si les mêmes prestations doivent être offertes à tous les demandeurs, ce qui est actuellement le cas, en tout cas pour la partie financière.
Les normes d'aide sociale sont calculées pour permettre de garantir un minimum vital et des relations sociales. Elles sont basées historiquement sur les besoins de personnes n'étant plus en âge de formation et devant pouvoir garder un logement, bénéficier de la télévision et d'un abonnement à un journal, accéder à des activités culturelles, disposer d'un téléphone, etc.
On peut se demander si l'ensemble de ces prestations sont nécessaires pour des jeunes qui sont encore en âge de suivre une formation, si d'autres solidarités ne devraient pas jouer, si l'on ne devrait pas mettre l'accent sur des prestations non financières.
On peut même se demander si l'on ne favorise pas, durant une période probablement limitée mais avec un risque d'installation dans le système, une attitude de profit, voire de passivité face à un projet plus contraignant mais aussi davantage porteur d'avenir.
Ce n'est pas que l'augmentation des couts de l'aide sociale qui doit nous faire nous poser ces questions; c'est aussi l'image de l'Etat que l'on veut donner aux jeunes, le rapport qu'ils vont entretenir avec lui.

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