08 septembre 2007

Quelques autres questions à se poser avant le mois de décembre

Il y a quasi unanimité à gauche pour ne pas réélire Christoph Blocher au Conseil fédéral en décembre prochain. Les arguments, d'ailleurs, ne manquent pas. Un appel vaudois dans ce sens a recueilli les signature de tous les candidats verts et de gauche susceptibles d'être élus.
On parle beaucoup du résultat souhaité - un Conseil fédéral sans Christoph Blocher - mais peu finalement des raisons profondes, des effets collatéraux et des mesures d'accompagnement.
Petite tentative d'inventaire.
  1. La première question à se poser est de savoir pourquoi le Zurichois doit être exclu. Lui en veut-on à lui personnellement ou à son parti. De la réponse à cette question dépend évidemment le sort de son "colistier" Samuel Schmid... Les raisons de ne pas réélire le tribun de l'UDC relèvent de ces deux motifs: sa personne et son parti. On critique autant son attitude, son manque de respect pour les institutions, que la campagne d'affichage de son parti. Dans ce cas, il faut être conséquent: Samuel Schmid n'a pas davantage sa place au Conseil fédéral que Christoph Blocher... Certes, il est de l'aile modérée. Mais le but d'un gouvernement de coalition est d'intégrer des partis représentatifs d'une majorité du parlement. Quelle intérêt à "gaspiller" un siège pour un ministre qui n'a aucune influence sur son parti - voir à ce propos le sort réservé à ses interventions lors des derniers congrès de l'UDC.
  2. La deuxième question est qui pour remplacer Christoph Blocher et éventuellement Samuel Schmid (il est peu probable que le premier ne soit pas réélu et encore moins vraisemblable que le second reste sur la touche). On peut redistribuer les sièges, un à gauche (les Verts), un à droite (le PDC). Ou les deux à droite, mais cela poserait des problèmes de répartition puisqu'un des partis - Radicaux ou PDC - aurait trois sièges et l'autre deux; et parce que le parti qui aurait trois siège serait moins bien représenté au parlement que les socialistes, qui n'en auraient que deux... S'il n'y a qu'un siège à redistribuer, il peut revenir aussi bien au PDC qu'aux Verts, d'autant plus qu'il est bien difficile de prévoir l'attitude des élus UDC au moment de l'élection.
  3. Finalement le point précédent est presque secondaire par rapport à celui-ci: changer la composition du Conseil fédéral, mais pour gouverner avec qui? Il est évident que l'éviction d'un élu de droite ne peut se faire qu'avec la complicité d'au moins un parti de droite (mettons: le PDC) et de quelques élus de l'autre (les Radicaux). Dans ce cas, il faudrait se mettre d'accord avec ces partis sur un programme minimum, ce que l'on voit mal les socialistes faire avant les élections - ce qui serait le plus transparent pour les électeurs - ni même avant l'élection du Conseil fédéral. Dans ces conditions, une éviction de Christoph Blocher ne pourrait résulter que de l'addition de défections individuelles suffisamment nombreuses, ce qui, au vu du mode d'élection du Conseil fédéral, laisse augurer d'une journée pleine de surprises. Rappelons que l'élection de Christoph Blocher se fera en avant-dernière position, juste avant celle de Doris Leuthard. Et que celle de Samuel Schmid aura lieu avant...
  4. La quatrième question est: que se passera-t-il si le ministre UDC est tout de même réélu? Logiquement, les socialistes devraient quitter le gouvernement. On ne peut en effet pas dénoncer le diable et accepter ensuite de siéger avec lui et ceux qui l'ont élu...
Toute autre interprétation est évidemment possible. Le débat, en tout cas, est passionnant et ne se limite pas à savoir si Christoph Blocher doit être dedans ou dehors. Mais finalement, ça arrange bien tout le monde de ne pas dépasser ce niveau.

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