28 octobre 2007

Dans les supermarchés, les électeurs

Ces temps de campagne électorale nous ont permis de voir les politiciens à l'œuvre dans les marchés et autres lieux de rassemblement. Les Verts, les plus décomplexés, reconnaissables de loin avec leurs tournesols et leur t-shirts... verts à croix blanche; les socialistes les plus actifs et joyeux; les popistes les plus visibles (mais aussi les plus rares) avec leurs pancartes sur les épaules... et la droite la plus mal à l'aise, attendant l'électeur derrière son stand comme si elle vendait des articles que les badauds s'arracheraient.
Mais un point commun à tous: l'utilisation, et l'animation, du domaine public, lieu de rencontre avec la population. Ou avec une certaine population. Car si les marchés de Lausanne ou de Vevey sont courus, les foules se pressent aussi dans les supermarchés de périphérie. Des lieux pourtant généralement interdits de politique.
Et le problème ne se pose pas que dans les villes. Auparavant, à Avenches ou à Oron, vous croisiez les électeurs dans la rue. Mais ici aussi, Coop et Migros se sont installées hors les murs, pas bien loin certes, mais avec parking et hors du domaine public.
C'est un vrai problème. Déjà que les électeurs ne sortent plus des bureaux de vote depuis le vote par correspondance (qui est une bonne chose), comment les rencontrer s'ils ne sont plus non plus dans la rue, mais dans leurs voitures, entre leur domicile, le fitness et le supermarché? Or ce contact est utile durant une campagne et il permet de maintenir un lien direct entre politiciens et public.
Le seul moyen: puisque les supermarchés sont les nouvelles places de villages, pourquoi ne pas les obliger à mettre à disposition de l'espace que les français appelleraient citoyen, pour que la démocratie, que l'on veut directe dans ce pays, puisse continuer à vivre?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

En Grande-Bretagne (ou aux Etats-Unis), il y a une tradition très élaborée, systématique, du porte-à-porte (canvassing), c'est peut-être une stratégie alternative à développer pour les partis? Mais ça n'a pas l'aspect collectif de la rencontre dans l'espace public.