11 juillet 2007

Ecoute de la musique, paie et tais toi!

Ainsi donc, les lecteurs MP3 seront taxés. Une décision contestable, mais qui en dit long sur la difficulté à se positionner clairement face aux nouvelles technologies.
En soi, le fait qu'il soit possible de charger de la musique sans s'être acquitté des drotis d'auteur n'est pas un motif suffisant pour taxer l'appareil sur lequel cette musique est stockée. Ou alors faudrait-il au moins renoncer aux autres formes de taxation pour éviter que les gens honnêtes ne paient deux fois.
Car c'est bien là le problème. Nombre de mélomanes achètent des CD et les recopient sur d'autres supports pour leur seul usage. Ceux-ci s'acquittent donc du droit d'auteur à l'achat du CD, puis à l'achat du lecteur MP3. D'autres téléchargent de la musique sur des sites "officiels", et s'acquittent donc des droits. Ce système pénalise en outre celui qui change souvent de matériel, ou qui se l'est fait voler, puisqu'il payera une nouvelle fois lorsqu'il renouvelle son équipement.
Et on ne dit rien de la difficulté à délimiter les appreils soumis: les ordinateurs ne le seront pas - alors qu'ils peuvent être utilisés pour télécharger de la musique et comme chaine hi fi de salon. Et les téléphones mobiles dont la plupart intègrent des lecteurs très performants? Ils possèdent généralement trop peu de mémoire en configuration de base, mais peuvent facilement être boostés en changeant de carte. On sait que tout le monde n'utilise pas toutes les fonctionnalités de son téléphone...
Cet épisode est d'autant plus rageant qu'il conforte les producteurs de musique dans une attitude princière. En vendant la musique à des prix prohibitifs, en surprotégeant les morceaux contre la copie (empêchant ici aussi des utilisations parfaitement licites), ils poussent les plus jeunes à télécharger de manière sauvage.
Bien sûr, ils pouvaient auparavant vendre au prix fort un album contenant 80% de daube et 20% de succès confirmés. Bien sûr, en téléchargeant, les clients ne choisissent que ce qui leur plaît, et c'est leur droit.
Mais pourquoi venir donner raison aux majors dans ce mépris du consommateur?

Aucun commentaire: