19 janvier 2008

La voiture contre le commerce

Les grandes options de mobilité pour l'agglomération lausannoise ont été présentées, par le canton et les transports publics... Curieuse représentation, comme si les techniciens qui seront chargés de la mise en oeuvre des décisions étaient au coeur de la réflexion, qui devrait encore être, à ce stade, essentiellement politique. Manquaient les représentants communaux, aussi bien lausannois que de l'agglomération... Les querelles semblent difficiles à surmonter et l'absence d'une autorité régionale légitimée pour penser et mettre en oeuvre une politique des transports fait cruellement défaut.
Les projets présentés sont ambitieux et cohérents. Ils prévoient notamment de libérer davantage le centre-ville des voitures au profit des transports publics. Ce n'est qu'une question de bon sens: sur un espace aussi restreint, les transports publics sont beaucoup plus performants en terme de capacité que la voiture individuelle.
La droite qui prétend défendre le commerce n'a pas encore compris cette simple équation et continue de redouter un centre-ville sans voitures. Un discours qui n'a pas changé depuis 30 ans, époque où les premières zones piétonnes et autres mesures de modération de la circulation étaient décidées. Depuis, nombre d'études le prouvent: en ville, la voiture tue le commerce et les zones piétonnes contribuent  à son développement. Les premiers clients à soigner sont les habitants, qui risquent de fuir (en voiture) vers la périphérie si leur ville n'est pas attrayante et le centre difficilement accessible. Et pour que les clients de Bussigny et Lutry préfèrent faire leurs emplettes à Saint-Laurent plutôt qu'à Léman-Centre, il faut qu'ils puissent y accéder rapidement en transports publics. Car s'ils prennent la voiture, le centre-ville ne sera jamais vraiment concurrentiel.
Les centres-ville ont un atout incomparable sur les centres commerciaux: leur convivialité qui existe par les rencontres que l'on y fait, les cafés que l'on peut y boire dans des bistrots ou sur des terrasses, les pas entre les magasins, la diversité. La voiture, par la place qu'elle occupe et les nuisances qu'elle provoque, est ennemie de cette convivialité.
Les centres-ville ont un désavantage: leur accessibilité en voiture pour qui vient de l'extérieur. Il suffit toutefois de passer un samedi après-midi dans un centre commercial pour relativiser cet inconvénient.
La solution: moins de voitures en ville et plus de transports publics. Ce n'est pas un débat politique, mais de simple bon sens. 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Nous avons bénéficié récemment d'une intervention (de droite bien sûr) mémorable au conseil communal de Lausanne, qui nous a appris que les bagnoles empêchaient le vandalisme dans les rues.
No comment !!!