30 septembre 2007

L'assurance-maladie tue la progressivité de l'impôt

Les primes 2008 des assurances-maladie ont été annoncées à grand renfort de satisfecit: la progression la plus faible depuis l'entrée en vigueur de la LAMal et même des baisses dans certaines situations.
L'occasion de rappeler que la Suisse est un des rares pays européens où l'assurance-maladie est financée par tête et non pas par l'impôt, pour une partie au moins, ou par un autre système tenant compte du revenu des assurés.
Ce système assez unique a pour effet qu'il tue totalement la progressivité de l'impôt jusqu'à un revenu de 12'000 francs. On le voit dans le graphique ci-dessous, qui reprend les données de la dernière enquête de l'Office fédéral de la statistique sur les revenus et les dépenses des ménages.
Ainsi, un ménage disposant de moins de 4600 francs par mois consacre 9.7% de ses dépenses totales aux impôts et taxes, taux qui est de 12,6% pour un revenu de plus de 9100 francs. Cette différence de près de 3% est plus que compensée par les dépenses pour l'assurance-maladie de base, qui consomment 8.9% des dépenses des ménages disposant de moins de 4600 francs contre 5.5% de ceux disposant de plus de 9100 francs.
Au total, les premiers consacrent ainsi 18.6% de leurs dépenses aux impôts, taxes et à l'assurance-maladie, contre 18% pour les seconds.
A noter que ces chiffres tiennent compte des réductions de primes par les subsides accordés aux ménage les plus pauvres.

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